MADEMOISELLE HECY

Lauréates au Mediterranean Fashion Prize 2015, Cyrine Faillon et Hend Gasmi, toutes deux venant de Tunis sont devenues deux créatrices de choix grâce à leur marque Mademoiselle Hecy. Rencontre et interview exclusive avec ces deux jeunes femmes pleines d’inspiration et de talent!

Mademoiselle Hecy

Pourquoi vous êtes-vous lancées dans la mode ?

Cyrine Faillon : Plusieurs raisons m’ont poussées à me lancer ; il y avait la passion pour le milieu, pour les vêtements bien sûr, mais c’était surtout par besoin. J’avais beaucoup de choses en tête que je ne trouvais pas en boutique et que j’avais envie de créer.

Hend Gasmi : J’ai toujours aimé le milieu de la mode. J’ai une véritable passion pour l’art et les vêtements et c’est notamment cette envie de créer qui m’a aussi donné envie de me lancer.

Quel a été votre parcours ?

Hend : Nous avons toutes les deux un parcours atypique. Moi j’ai commencé totalement par autre chose puisque j’ai fais une maîtrise en littérature française avant de décider de me lancer dans la mode et de faire un cursus à l’ESMOD.

Cyrine : Même chose pour moi, j’ai d’abord fais pendant cinq ans des études de design produit avant de changer de filière pour me lancer aussi dans l’aventure ESMOD

Qu’est-ce qui vous inspire dans les préparations de vos collections ?

Cyrine : Nous sommes très ouvertes aux différents arts, notamment au design. Nous nous inspirons de tout ce qui se passe autour de nous.

Hend : Ma sensibilité aux arts peut faire que je peux être inspirée par une simple musique ou par un vêtement de créateurs. Surtout les petits créateurs qui ont selon moi des pièces plus originales.

Cyrine : Oui c’est la même chose pour moi, souvent un seul produit peut m’inspirer toute une collection.

boutique

Comment s’est créé Mademoiselle Hecy ?

Cyrine : Notre collaboration a commencé après nos deux années à l’ESMOD. C’est là où nous nous sommes rencontrées. On est avant toute chose devenues amies dans la vie avant d’être collaboratrices. Et on s’est vite très bien entendu car on aimait réciproquement les mêmes choses. On a souhaité se lancer dans le métier au même moment et en une semaine, notre collaboration était montée !

Hend : Oui, on est vraiment sur la même longueur d’onde, on a la même vision et surtout le même but : faire du luxe, mais dans le prêt à porter. On voulait vraiment se différencier de toutes ces collections hautes coutures de robes de soirées ! On voulait proposer quelque chose de différent dans ce domaine de luxe.

Quel est l’esprit de vos vêtements/votre collection ?

Cyrine : L’esprit de notre collection est luxueux, mais nous avons aussi une volonté de créer des vêtements confortables tout en restant féminins et sans être vulgaires bien sûr. Mais avec surtout de l’originalité.

Hend : C’est une collection sans stéréotypes que l’on a imaginée pour toutes les femmes. Des vêtements qu’elles peuvent porter et assembler à leur propre style.

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Comment concevez-vous un « vestiaire idéal » ?

Cyrine : Un vestiaire idéal selon moi se détermine par rapport à la semaine. J’aime avoir des pièces que je peux assembler comme je veux et de manières différentes selon ce que j’ai envie de porter. Par exemple, j’aime bien avoir un pantalon que je peux assembler avec plusieurs hauts. Un vestiaire idéal détermine vraiment pour moi une manière de vivre pour une femme. En fonction de son rythme de vie, ses habitudes…

Hend : Notre vision de vestiaire idéal se transmet dans les collections que l’on créé, un vestiaire pour une femme libre, qui s’assume…

Dans cette collaboration créative que vous avez, qu’apporte l’une à l’autre ?

Hend : Dans notre collaboration, chacune apporte à l’autre. On a vraiment une très grande complémentarité côté design. Même si on fait tout ensemble que ce soit pour acheter les tissus ou pour le reste, on ne pense pas tout le temps à la même chose. Mais les goûts et la vision que l’on a en commun font que l’on apporte de bonnes idées à l’une et à l’autre.

Cyrine : Mais nous sommes vraiment dans une collaboration à part égale. Par exemple, on dessine toutes les deux autant. On parvient véritablement à un « équilibre parfait » entre nous deux grâce à la ligne directrice que nous avons en commun.

 Dans quel cadre avez-vous postulé au MFP ?

Cyrine : On a décidé de participer au MFP lors de notre première Fashion Week. On a  -rencontré là-bas une créatrice lauréate de ce prix avec qui on a pu discuter et qui nous a conseillé de nous inscrire. Comme ont pu le faire aussi des amis proches.

Qu’avez-vous retiré de cette expérience ?

Hend : Cela a été une expérience très constructive pour nous ! On a pu apprendre beaucoup de choses, qui nous ont aidé dans le développement de notre marque.

Cyrine : En fait, on ne se rendait pas compte de certaines choses jusqu’à maintenant. Comme on s’occupe de tout nous-même, que ce soit pour l’achat, la vente ou encore l’aspect logistique et la communication, c’était difficile pour nous d’avoir un regard objectif sur notre travail. Et c’est ce qui nous manquait. Grâce au MFP on a pu avoir un regard objectif et professionnel avec le coaching dont on bénéficie pendant 6 mois. Cela nous a aidé à repositionner notre image sur certains points qui peuvent paraître anodins mais qui sont en réalité essentiels. La manière de communiquer sur les différents réseaux sociaux par exemple est assez différente, et c’est quelque chose qu’il faut savoir maîtriser.

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Quels sont vos projets ?  

Hend : On espère avoir un retour par rapport à notre exposition aux galeries Lafayette déjà, cela serait un bon point pour nous, pour savoir comment est perçue notre marque à Paris.

Cyrine : Oui, car au départ on ne visait pas l’Europe en zone d’implantation. Mais c’est certain que cela apporte une grande crédibilité dans le fait d’être présentes à Paris notamment, qui est une vraie capitale de la mode.

Hend : Il est aussi important pour nous d’être visible par le biais d’un e-shop comme nous le permet My Souk In The City, et c’est très important pour nous pour vendre et nous faire : connaître.

Cyrine : Mais l’Europe n’était pas notre première cible. On est très bien à Tunis, et on espère pouvoir s’étendre sur d’autres pays du Maghreb, comme au Maroc.

Hend : Mais on reste plutôt ouvertes à d’autres opportunités qui peuvent être intéressantes. Cela dépend bien évidemment du concept de la boutique puisque notre but reste de vendre.

Cyrine : Exactement, et on voudrait aussi dépasser l’image «créateurs» qui est souvent associée à un manque de stock. Ce qui pour nous est assez défavorable étant donné qu’on a des capacités de stocks importantes, mais aussi des usines. On a vraiment une très grande capacité de grandir que l’on souhaite exploiter, ce que nous a conseillé le coaching du MFP. On a élargi notre gamme et nos capacités et on ne fonctionne plus sur un système de pièces uniques comme on avait pu le faire auparavant. Cela ne correspondait pas véritablement à l’esprit de prêt à porter que l’on souhaitait.

galeries lafayette

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